Accueil | Le thème du numéro | Femmes remarquables | L'enseignante célébrée | Enseignement | Articles - nouvelles | Livres | Contributions | Courrier

Bouddhisme au féminin - Partageons nos aspirations, nos questionnements, nos compréhensions


Célébrons quatre centenaires remarquables

Elles démontrent que la vieillesse du corps n'est pas la vieillesse de l'esprit

 

Alice Sommer Herz

 

Alice Sommer Herz, aussi connue comme Alice Sommer, (née le 26 novembre 1903) est une pianiste, professeur de musique, tchèque, survivante du camp de concentration de Theresienstadt. Alice Sommer-Herz vit dans le nord de Londres, Royaume-Uni depuis 1986, et est la survivante la plus âgée de l'Holocauste.

 

 Alice nait à Prague, Autriche-Hongrie, avec sa sœur jumelle Mariana, en 1903, de Friedrich et Sofie Herz. En 1931, elle épouse un musicien, Leopold Sommer, et donne naissance à un fils Raphaël en 1937. Après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les nazis, la plupart des membres de sa famille et ses amis émigrent en Palestine via la Roumanie, y compris Max Brod et son frère Félix Weltsch, mais Alice Sommer-Herz reste à Prague. En 1942, sa mère, âgée de 72 ans, malade est déportée et meurt peu après. Un an plus tard, Alice Sommer-Herz, son mari et son fils sont envoyés au camp de concentration de Theresienstadt. Avec d'autres musiciens, Alice Sommer-Herz donnera plus de cent concerts dans le camp. Après quelques mois, Léopold son mari est envoyé à Auschwitz et meurt à Dachau en 1944. Après la libération soviétique de Theresienstadt en 1945, Alice Sommer-Herz retourne à Prague et en mars 1949 émigre en Israël pour y rejoindre sa famille. Elle vit en Israël et travaille comme professeur de musique à Jérusalem jusqu'en 1986, quand elle décide de suivre à Londres, son fils, un violoncelliste accompli qui s’est établi en Grande-Bretagne.

En 2001, son fils, Raphaël Sommer, meurt lors d’une tournée du Solomon Trio en Israël.

À 103 ans, sa vie est retracée dans un livre, Ein Garten Eden inmitten der Hölle (un jardin d'Eden en enfer) signé par Melissa Müller et Reinhard Piechocki et paru en 2006 aux éditions allemandes Droemer/Knaur. Un bestseller traduit en 7 langues sous des titres fidèles (pas en français !) : A Garden of Eden in Hell, Deux films émouvants souvent primés ont élargi l’audience de cette pianiste dans le monde : We Want the Light et Everything Is a Present (réalisés par Christopher Nupen).

Christopher Nupen connaît Alice Sommer Herz depuis 30 ans. Everything Is a Present, rythmé par des airs de Schubert, Smetana, Beethoven interprétés par Alice Sommer Herz, a été diffusé sur Arte en novembre 2011.

Alice Sommer Herz dit dans ce documentaire qu'elle n’éprouve aucune haine, ni pour l’Allemagne, ni pour les Allemands : « La haine amène la haine ». Cette dame sage estime que le bien et le mal cohabitent dans tous les êtres humains. Les secrets de sa longévité ? Selon elle, son optimisme et sa discipline. Alice Sommer Herz a pratiqué la natation quotidiennement jusqu’à l’âge de 97 ans et, à l'âge de 108 ans, joue toujours du piano deux heures et demi chaque jour.

 

Découvrir Alice Sommer Herz, sa sagesse, sa simplicité : vraiment un très grand être.

 

)

 

 

 

La vie de Alice Sommer Herz

par Melissa Muller et Reinhard Piechocki

 

 

 

Découvrir plus sur cette femme extraordinaire
en anglais -

en français (traduction Google)

 

 

 

Rita Levi-Montalcini

 

Rita Levi-Montalcini (née le 22 avril 1909 à Turin, Piémont), chevalier grand-croix de l'OMRI, est une neurologue italienne, lauréate avec Stanley Cohen du Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1986.

Elle est actuellement la lauréate vivante la plus âgée et, depuis le 5 janvier 2007, la lauréate ayant vécu le plus longtemps de tous les prix Nobel.

Née à Turin d'une famille juive sépharade, avec sa sœur jumelle Paola, elle était la plus jeune des quatre enfants. Ses parents étaient Adamo Levi, ingénieur électricien et mathématicien, et Adele Montalcini, peintre de talent décrite par Levi-Montalcini comme « un être humain exquis ».

Levi-Montalcini décida d'aller à l'école de médecine après avoir vu un ami intime de la famille mourir de cancer. Elle surmonta les objections de son père (qui croyait qu'une carrière professionnelle entrerait en conflit avec les devoirs d'épouse et de mère) et s'inscrivit à l'école de médecine de Turin en 1930, étudiant avec Giuseppe Levi. Après l'obtention de son diplôme en 1936, elle travailla comme assistante de Levi, mais sa carrière académique fut interrompue par le Manifeste de la race de Benito Mussolini de 1938 et l'introduction subséquente de lois interdisant aux juifs des carrières académiques et professionnelles.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle réalisa ses premières expériences sur la croissance des fibres nerveuses dans un laboratoire de fortune aménagé dans une chambre, à son domicile de Turin, et à Florence de 1943 à 1945.

En septembre 1946, Levi-Montalcini accepte une invitation de l'Université de Washington à Saint-Louis dans le Missouri, de venir travailler sous la supervision du professeur Viktor Hamburger. Alors que l'invitation initiale prévoyait un séjour d'un semestre, elle se fixera dans cette ville et y mènera sa carrière durant trente ans. C'est là qu'elle réussit, en 1952, l'exploit d'isoler le facteur de croissance nerveux, grâce à ses observations de certains tissus cancéreux qui provoquent une croissance rapide des cellules nerveuses. Elle acquiert le titre de Professor titulaire en 1958, et en 1962 elle établit une unité de recherche à Rome, partageant dorénavant son temps entre la capitale italienne et la ville américaine de Saint-Louis.

De 1961 à 1969, elle dirige le Centre de recherche en neurobiologie du Consiglio Nazionale delle Ricerche (Rome), et de 1969 à 1978 le Laboratoire de biologie cellulaire.
En 2001, elle a été nommée sénatrice à vie (Senato della Repubblica) par le Président de la République italienne, Carlo Azeglio Ciampi.

Les 28 et 29 avril 2006, Levi-Montalcini, alors âgée de 97 ans, a prononcé le discours d'ouverture de l'assemblée du Sénat fraichement élu. Elle participe activement aux discussions de la chambre haute, bien qu'occupée à des activités académiques autour du monde. À cause de son appui au gouvernement centre gauche de Romano Prodi, elle a été souvent critiquée par quelques sénateurs de l'aile droite. Elle a même été fréquemment insultée en public, et dans des blogs, depuis 2006, aussi bien par des sénateurs de centre-droite comme Francesco Storace, et de bloggeurs d'extrême-droite, en raison de son âge et de ses origines juives.

Rita Levi-Montalcini est également membre honoraire de l'ONG Green Cross International et présidente honoraire de Green Cross Italie.

Une interview du courrier international

 

 

 

 

Denise Legrix

Célébrons encore une centenaire, disparue précisément à 100 ans en 2010, une extraordinaire grande dame : Denise Legrix

La disparition à l'âge de 100 ans de la peintre de la bouche Denise Legrix laisse un grand vide. Les hommages sont unanimes. Le 25 août 2010 s'éteignait à l'âge de 100 ans, à son domicile de Lisieux, Denise Legrix, peintre de la bouche.
Elle laisse derrière elle une oeuvre importante constituée de plus de 8 000 tableaux (aquarelles et huiles) à l'inspiration impressionniste, de quatre livres, une association et de très nombreux témoignages de sympathie et de reconnaissance. Artiste-peintre sensible et passionnée, Denise Legrix était aussi une femme de caractère et de coeur. Elle peignait et écrivait avec sa bouche. Le titre de son dernier livre, "Ma joie de vivre", récapitule toute sa vie. Née sans bras ni jambes, elle a toujours su témoigner et prouver "qu'avec peu, on peut réaliser beaucoup!"

Denise Legris est un petit bout de femme étonnante. Rien ne la prédestinait à vivre, ou du moins à vivre dans la joie : elle est née sans bras ni jambes... Pourtant elle a vécu plus de 100 ans (1910-2010), le sourire aux lèvres et un désir constant chevillé à ce qu'elle avait de corps: faire partager sa joie de vivre aux autres et leur permettre de croire que, quels que soient nos handicaps ou nos limites personnelles, nous possédons en nous des capacités insoupçonnées.

Une magnifique philosophie de vie

Denise est née le 16 mai 1910 dans une petite ferme du Calvados dont ses parents, pauvres mais travailleurs, n'étaient que les métayers. Elle leur voue une admiration totale pour l'amour dont ils ont su sans cesse l'entourer. C'est cet amour inconditionnel, assure-t-elle, qui lui a permis de développer sa souplesse d'adaptation à tous les détails de sa vie quotidienne.

La proximité de la nature, la condition paysanne souvent difficile imprègnent la jeune Denise d'images simples, du sens de l'effort et d'une volonté solide. Intelligente, fine, rien ne lui échappe. Galvanisée par les exemples de la rude vie quotidienne de la ferme et soutenue par sa famille, elle acquiert une magnifique philosophie de vie qui est à la source de sa joie de vivre : accepter les situations les plus terribles et apprendre à les sublimer, découvrir tout ce qui peut en être tiré de bon et de positif.
Elle répétait souvent : "Le bonheur n'est pas de recevoir, mais de donner, ne consiste pas dans le gain, le faste, la volupté, mais dans le déroulement de petites joies acquises dans la paix du cœur."

Dotée d'une volonté hors du commun et entourée de l'affection des siens, elle développe, dès sa jeunesse, des techniques pour surmonter son handicap et gagner en autonomie. Elle apprend à maîtriser son corps déficient : pour manger, elle fait pivoter sa fourchette sur son moignon gauche par de légères contractions musculaires.
Pour se déplacer, assise sur une chaise sans fixation, elle lui imprime un faible balancement pour la faire pivoter sur un pied et avancer les trois autres, puis pivoter sur un autre et ainsi de suite jusqu'à destination... Elle acquiert ainsi une parfaite maîtrise du centre de gravité de chaque partie de son corps.

Avec de très courts moignons, sans prothèses, sans fauteuil roulant, sans équipement spécial - on n'est pas riche dans la famille - elle arrive à manger et à boire seule, à se maquiller, à se brosser les dents et à se coiffer elle-même. "Rien n'est plus étonnant, dans son corps diminué, que l'explosion de cette volonté impétueuse", entend-on dire par ceux qui la connaissent.

Cette force de vie jaillissante va s'exprimer dans des apprentissages techniques invraisemblables. A force de petits actes de volonté répétés chaque jour avec constance, elle va apprendre à dessiner, peindre et écrire en ne guidant le porte-plume ou le pinceau qu'avec ses lèvres. Elle parviendra à s'affranchir, sans jambes ni bras, des distances et des obstacles. Elle parviendra à téléphoner et se déplacer seule, à parcourir la France et même le monde...

Denise ne se contente pas de vivre ces victoires comme de simples défis. C'est pour elle une façon d'exprimer son désir de vivre et de témoigner de la richesse de toute vie, même dans un corps meurtri : "j'ai vécu comme les autres... et, j'oserais dire, pour les autres."

Elle ne reste pas tournée sur elle-même, mais veut que sa vie soit aussi utile aux autres. Elle est demandée partout pour des conférences sur le droit de vivre avec un handicap. Elle invente et promeut une "Opération Espoir" qui permet de collecter 4 millions de francs en faveur de l'enfance handicapée.

S'impliquant toujours avec modestie, elle désire aider d'autres handicapés en leur enseignant ses techniques, en les aidant à développer des outils, en rassurant les parents... Combien de personnes touchées par un handicap physique lui doivent d'avoir pu rendre leur vie utile et heureuse.
En 1970, elle fonde sa propre Association pour dysméliques (difformité des membres) et écrit 3 livres. L'un d'eux, "Née comme ça", publié en 1960 et préfacé par le Dr André Soubiran, lui a valu de se faire connaître internationalement.
"Je ne suis qu'une partie d'humain mais qu'importe si cette partie, précisément, est porteuse d'âme"

Denise Legrix obtient plusieurs prix, devient Officier de la Légion d'honneur et reçoit la médaille du Mérite National. Elle partage son existence entre deux activités essentielles pour elles : le témoignage de sa joie de vivre et la peinture. "Le grand secret de l'être humain sur la terre où nous vivons, dit-elle, n'est-ce pas de découvrir en nous-mêmes, envers et contre tout, les pépites d'or de l'humain afin de pouvoir partager ce trésor souterrain avec les autres."

Son témoignage de vie est exemplaire, puissant et débarrassé de toute sensiblerie. C'est une invitation à découvrir en soi des richesses insoupçonnées, à les partager avec les autres, à aller de l'avant et à profiter à chaque petit instant de bonheur. Sa vie passionnante et son témoignage dérangeant furent un déclic et un souffle déterminant offerts à tous ses frères les handicapés, surtout à ceux qui doutent, qui hésitent, qui sont découragés et qui vivent dans l'attente d'une lueur d'espérance....

Denise Legrix, est le témoignage vivant de la valeur de toute personne humaine. A travers tant de difficultés et d'honneurs, elle a su maintenir le cap qu'elle s'était fixé : être porteuse d'un espoir immense pour de nombreuses personnes.
"Née privée de bras et de jambes, dit-elle, je ne suis peut-être qu'une partie de l'humain. Mais qu'importe si cette partie précisément est porteuse d'âme. Qu'importe si ce petit corps peut faire plus, grâce à ce manque, qu'il n'aurait fait dans sa plénitude matérielle."

"Le bonheur consiste dans le déroulement de petites joies acquises dans la paix du cœur"

Denise a signé de nombreuses toiles qui ont été exposées et achetées par des amateurs, des professionnels et des musées. La vie, la couleur, la joie paisible s'épanouissent sous son pinceau. Elle s'exprime sans le moindre complexe : "l'essentiel de ma vie c'est de peindre, dit-elle. Que ce soit avec ma bouche, quelle importance ? Ce qui compte c'est le résultat."
Les œuvres de Denise sont autant de confidences, de sourires et de mercis à la vie....

Source : Réussir ma Vie

Voir video :

 

Soeur Emmanuelle

Regardons cette si belle leçon de vie donnée par Soeur Emmanuelle, elle a alors 98 ans, elle quittera ce monde un mois avant son centième anniversaire.
Née le 16 novembre 1908 à Bruxelles (Belgique) et morte le 20 octobre 2008 à Callian (Var)
On ne présente plus cette figure si médiatique devenue un symbole de la cause des déshérités. Née d'une mère belge et d'un père français, elle possède ces deux nationalités. En 1991, le président Moubarak lui a accordé la nationalité égyptienne en remerciement de son œuvre au Caire.

 

 

Haut de page | Accueil | © Bouddhisme au feminin le magazine des femmes bouddhistes sur le net