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Bouddhisme au féminin - Partageons nos aspirations, nos questionnements, nos compréhensions




Vos Contributions et Témoignages

 

 

 

 

Les Trois Véhicules

Ce qui suit est le début de la réponse de Geshé Tenzin Wangyal Rimpoche à la page Questions aux enseignants,

"Selon ma tradition, le chemin qui va de la souffrance à la liberté comporte trois véhicules. Le premier est le chemin du renoncement, ou d'éviter les attachements terrestres, qui est le chemin des soutras. Le second est décrit comme un chemin de transformation, la voie tantrique, et le troisième, comme le chemin de la libération, le chemin du Dzogchen.
Il y a une analogie avec les différentes façons dont une substance toxique affecte une personne ordinaire, un médecin et un paon. La personne ordinaire doit y renoncer ou éviter le poison, car manger du poison lui fera du mal. Le médecin a la capacité de transformer une substance toxique en médecine. Le paon mange le poison directement et s'en nourrit. Ainsi, alors que le poison est la même, la relation au poison est différent pour une personne ordinaire, le médecin et le paon.
En suivant le chemin des soutras, on entre dans la vie monastique ou la vie d'un renonçant. Mais en ce qui concerne l'attachement, les moines et les nonnes n'en ont pas nécessairement moins ! Ce n'est pas une question de ne pas avoir d'attachement, mais plutôt, grâce au maintien des vœux, de ne pas laisser libre cours à ses désirs. Le désir est renoncé. Dans le tantra, les méthodes visent à transformer l'attachement. Il y a beaucoup de vœux, mais les vœux ne renoncent pas aux activités mondaines et ont plus à voir avec la transformation du rapport aux émotions. Dans le Dzogchen, l'attachement est auto-libérateur. Au lieu d'éviter ou de manipuler le poison, vous accueillez le poison. Vous portez une conscience nue directement sur la douleur ou le poison, et vous découvrez que le véritable fondement de l'être n'a jamais été empoisonné. Ce faisant, la douleur libère par elle-même.
Les trois chemins impliquent la pratique de la méditation comme méthode pour vaincre la souffrance. "

Vous avez certainement déjà lu des choses analogues. L'idée se retrouve fréquemment dans les textes tibétains. Bien que le discours ici soit devenu beaucoup plus soft que ce l'on peut trouver par ailleurs, l'idée reste la même, il y a une hiérarchie dans les chemins et le nôtre est tout en haut. Le Théravada c'est pour des personnes ordinaires - le zen (qui n'est pas nommé ici) pour des gens un peu plus malins -, les autres traditions tibétaines font un pas de plus vers les moyens habiles de transformation (la voie tantrique) mais enfin le top, c'est notre propre tradition.
L'image du paon est intéressante si on la regarde avec humour.
Et bien sûr les Occidentales, et Occidentaux, disciples, étudiants, élèves, sympathisants ou autres du bouddhisme tibétain reprennent l'argument et regardent les autres chemins avec commisération, certains qu'ils sont d'être sur la voie royale qui les mènera forcément à l'éveil.

Le Bouddha a averti ses disciples de ne pas admettre quoi que ce soit sans le mettre en question. Comme il possédait une sagesse transcendante, il a su comment guider de façon différente des gens qui n'avaient pas tous le même tempérament ni les mêmes capacités et, dès cette époque, ses grands disciples furent connus pour mettre l'accent sur certains aspects de la doctrine qui leur parlait particulièrement. Par la suite, selon un processus naturel et inévitable de diversification, d'autant plus vivace que le bouddhisme n'est pas basé sur une adhésion aveugle à un dogme, après plusieurs conciles, il y a eu scission du mouvement en différentes écoles, la plupart des écoles anciennes ont disparu, d'autres ont vu le jour au fil des siècles. A chaque époque, et dans chaque école, il y a eu de grands maitres et des gens qui n'ont rien atteint du tout.

Cette tendance à dénigrer les autres pour se mettre en valeur se retrouve dans toutes les traditions.

Voilà quelques étapes du chemin qui, selon le bouddhisme Shingon (japonais), mène en 10 niveaux à l'état de Bouddha :
2 - L'esprit de l'enfant ignorant. L'enfant symbolise la semence de l'esprit qui doit se développer. L'esprit s'éveille à la conscience et s'efforce de mener une vie morale encore dénuée de finalité religieuse. Il est représenté par le confucianisme.
3 - L'esprit de l'enfant sans peur. Il est symbolisé par un enfant cherchant sa mère. L'homme reconnait l'existence de la religion et recherche le ciel pour y trouver la paix intérieure et la félicité. Il est représenté par le taoïsme.
4 - L'esprit reconnait l'existence des agrégats. Cet esprit est symbolisé par l'état d'arhat, le moine bouddhiste. Le bouddhisme hinayana lui correspond.
8 - L'esprit est vraiment en harmonie avec la voie unique. Il est symbolisé par Avalokiteshvara et expliqué par le sutra du lotus et la philosophie Tendai.
9 - L'esprit bouddhique profond est conscient de sa nature non-immuable. Il est symbolisé par le sourire de Samantabhadra et expliqué par l'école Kegon.
10 - L'esprit glorieux, le plus secret, le plus caché. Il est symbolisé par le tathagata maha Vairocana et expliqué par l'école Shingon.

(la modestie ne fait pas partie de la 10ème étape)

Le bouddhisme zen s'applique toujours à souligner qu'il fait partie du mahayana, maha = grand, hina = petit, yana = vehicule, donc le zen appartient au grand véhicule pour une grande réalisation et le Théravada est synonyme de hinayana, le petit véhicule pour une petite réalisation. Rappelons-nous pourtant qu'il n'est pas un bouddhiste qui oserait affirmer que la réalisation du Bouddha - qui a pratiqué et enseigné la voie des Anciens, le Théravada, autrement dit ce que les autres véhicules dénomment le hinayana - était une "petite" réalisation !!

A Bouddhisme au Féminin, nous veillons à faire connaitre des femmes magnifiques dans toutes les traditions. Il y a de grands maitres libérés dans toutes les traditions, mais les enseignants qu'ils soient occidentaux, tibétains, japonais ou autres ne sont pas tous des éveillés, loin s'en faut. Après l'étape inévitable de l'émerveillement inconditionnel du néophyte qui découvre "son" bouddhisme, on passe à une compréhension plus profonde qui transcende les déceptions et les désillusions inévitables.

Pour nous, les différents chemins sont une richesse, ils ne s'excluent pas. Constatons qu'en fait, les critiques ne reflètent comme toujours que les préjugés et l'ignorance.
En écho à Geshé Tenzin Wangyal Rimpoche, voila un échange de Ayya Khema dans une session de pratique, rapportée dans son livre "When the Iron Eagle flies."

"Participante : quand je plonge dans mes émotions, je ne les accepte ni ne les rejette. Dans la tradition tibétaine, nous disons que les pensées et les émotions sont libératrices en elles-mêmes. Elles ne sont pas vues comme des obstacles.

Ayya Khema : les reconnaitre sans y réagir est libérateur en soi.

Participante : oui, c'est vrai, cela peut prendre un certain temps avant d'atteindre cette étape, (!!!) parce que nous pouvons être emportés. D'un côté, nous parlons de vipassana qui parait être un grand exercice de contemplation dans lequel nous pouvons examiner nos émotions et leurs causes et essayer d'aller au fond, vers l'essence de cette façon. Et de l'autre, nous pratiquons en fait une attention vigilante. J'essaie de clarifier tout ces petits (!!) aspects de votre tradition et de notre tradition tibétaine, pour être clair au sujet de ce qu'ils signifient.

Ayya Khema : Puis-je suggérer que vous preniez juste ce que vous entendez ici et que vous essayiez de le pratiquer ? Après l'avoir pratiqué, vous n'aurez plus le problème que vous avez maintenant. Après quelques jours, les réponses deviendront claires pour vous, parce que vous les aurez expérimentées. Après vous pourrez aisément faire se rencontrer les deux traditions."

Nous ne pouvons que rejoindre Ayya Khema dans cet espoir, que l'on cesse de dénigrer les autres chemins, surtout sans les avoir pratiqué. En ce moment, les intolérances religieuses atteignent des sommets, il est plus que souhaitable que le bouddhisme montre l'exemple. Nadia

 

 

Noel à la télé

Aujourd'hui samedi 15 décembre, sélection de la semaine télé des enfants dans Télérama :
1 - Une vie de chat : le chat Dino complice d'un gentleman cambrioleur
2 - Deux frères : Deux frangins félins...
3 - Pierre et le loup
4 - Là haut : Carl est vieux, flanqué d'un jeune scout ....
5 - Le royaume de Ga'Hoole une guerre de chouettes "pour enfants ténébreux" (?)
6 - Le bossu de Notre Dame
7 - L'orange de noël : Antoine attaque le père Noël
8 - Le soldat rose : un petit garçon se laisse enfermer ...

Sur ces huit programmes sélectionnés: pas un seul avec une fille en personnage principal, chez les animaux, il y a un chat et deux félins, la seule référence "féminine" serait les chouettes ?? en revanche comme toujours les garçons sont largement mis en scène, et le/la journaliste ne s'étonne pas, c'est normal, n'est-ce pas ? Quel modèle pour nos filles ? absentes ou victimes ? ouvrons les yeux, n'acceptons pas cette dictature médiatique, réagissons. Monique

PS. vous aurez sûrement remarqué que Sagesses Bouddhistes a reçu une seule femme depuis le 15 juillet, huit mois... on est dans la même logique...

 

Nouvel an à la télé

C'est encore moi

Juste au cas où on penserait que le message du 15 décembre représentait une exception : voila la sélection de Télérama pour les jeunes pour la semaine du nouvel an de samedi 29 décembre au vendredi 4 janvier 2013:

1 - Le roi et l'oiseau,
2 - la planète bleue,
3 - l'âge de glace,
4 - les quatre saisons d'antoine,
5 - Loup (une jeune gardien de rennes),
6 - l'ile de Black Mor (un ado solitaire),
7 - L'hiver de Léon enfant ours, jeune héros…
8 - La belle lisse poire du prince de Motordu (un jeune jouvenceau qui tord les mots).

J'espère que ma question devient aussi la vôtre : OU SONT LES FILLES ??

Ou bien il y a un choix inconscient des journalistes de Télérama, ou bien les seuls programmes intéressants mettent en scène des garçons, ou bien il n'y pas assez de programmes présentant les filles, ou bien une combinaison des trois, ce qui est probable. Combien de parents prennent conscience de ce formatage ?

Arte a diffusé en décembre, toujours pour les enfants, une série de 24 épisodes "LE PACTE", le rôle phare est tenu par un garçon, le méchant est une méchante, une sorcière des glaces, et même s'il y a des filles dans des rôles secondaires, il est clair que le personnage central c'est un garçon. Encore et toujours. Monique

Un autre coup de coeur : Trois tasses de thé par Greg Mortenson et David Olivier Relin

Un livre sur un homme et écrit par un homme journaliste et ne concerne pas le bouddhisme : donc une exception, un peu en dehors du magazine, mais nous l'avons plébiscité parce que c'est un vrai coup de coeur que nous voulons vous encourager à lire, à diffuser autour de vous, pour sortir de certains clichés et découvrir un vrai Boddhisattva : Greg Mortenson qui oublie tout confort et prend des risques incroyables pour offrir la richesse inestimable de l'éducation à des enfants pakistanais, et plus particulièrement à des filles.

En 1993, dans les montagnes du Pakistan, l'alpiniste américain Greg Mortenson se perd en descendant du K2, le deuxième plus haut sommet du monde. Il est secouru par les habitants d'un village isolé. Ému par leur accueil et leur dénuement, il promet de revenir pour construire une école. Trois tasses de thé est l'histoire de cette promesse, de sa réalisation et de la façon dont elle a bouleversé la vie de Mortenson, jusqu'à devenir une mission de paix engageant l'image de l'Amérique tout entière. Car aujourd'hui, ce sont plus de cent soixante écoles que Mortenson et son ONG Central Asia Institute ont bâties entre Pakistan et Afghanistan, avec l'objectif d'offrir, notamment aux filles, une éducation laïque et équilibrée dans ces vallées où les talibans multiplient les écoles coraniques. Il faut imaginer ce que représente un tel projet dans ces territoires difficiles d'accès, où la route est régulièrement coupée par des éboulements, où les communications ne passent pas, où tout se négocie, du prix du ciment au salaire du maître d'école… Là-bas, les engagements, ponctués de inch'Allah, se prennent autour d'une tasse de thé : à la première, vous êtes un inconnu, à la deuxième, un ami, à la troisième, vous faites partie de la famille.
Dans un contexte politique et religieux tendu, rendu ultrasensible suite au 11 septembre 2001, l'Américain Mortenson incarne souvent l'ennemi aux yeux des autorités religieuses et d'une population formatée par les préjugés des mollahs. Sur place, il ne peut que constater les dégâts causés par la politique de son pays : les bombardements qui font fuir les populations, créent des camps de réfugiés dans lesquels on recrutera les futurs extrémistes. Sa propre bataille se mène au côté des habitants, avec leur aide, leur amitié, leur soutien, il lutte pour l'éducation et, à terme, pour la paix. Contre les amalgames, l'étroitesse d'esprit, la peur, la haine, la terreur, il fait fleurir des écoles sur le terreau dans lequel naît habituellement l'extrémisme. Danièle

 

Un dialogue entre Greg Mortenson et sa fille

Greg & Amira Mortenson Interview from Central Asia Institute on Vimeo.

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